Nous nous retrouvons aujourd’hui pour mon dernier article consacré à la Cornouailles. Comme d’habitude, si vous avez manqué les précédents, vous pouvez les lire ici (pour une balade dans les ports corniques) et (pour prendre un grand bol d’air).

Dans ce dernier article, nous allons visiter un lieu légendaire, au nord-ouest de la Cornouailles, le château de Tintagel, érigé sur une presqu’île rocheuse.

Je vous ai déjà parlé sur le blog de légendes du cycle arthurien. Eh bien ! cet article va en faire partie aussi, même si je ne vais pas m’étendre trop sur la légende. En effet, c’est à Tintagel que serait né le roi Arthur, rien que ça !

Désormais, il ne reste du château que quelques murs en ruines et les emplacements des maisons d’habitation, ainsi que les fondations de la chapelle. Mais il ne faut pas oublier la vue à couper le souffle… On dirait bien que c’est une spécialité cornique…

Nous accédons au château par un chemin piétonnier, et après une dernière vérification des tickets d’entrée, les rochers qui marquent l’entrée du château apparaissent. Et nous arrivons face à la passerelle qui surplombe le vide. Ici, pas de pont de singe ou de passerelle branlante, mais un édifice bien solide – et tant mieux pour moi qui ai le vertige… Nous avons eu de la chance qu’elle soit ouverte et que le château soit accessible, puisque les vents forts obligent parfois le personnel à fermer l’accès à la passerelle et au château. Et, si vous suivez mes aventures corniques depuis le début, vous savez que nous avons eu beaucoup de vent durant notre semaine de vacances.

La visite commence par la grande salle et se poursuit avec les petites habitations des serfs. Je devrais plutôt dire par les ruines de la grande salle et les fondations des habitations… Se représenter la vie des habitants du XIII° siècle n’est pas chose aisée, même si, au fil de la visite, nous pouvons lire quelques panneaux qui décrivent la vie à l’époque de l’âge d’or du château.

Si vous avez été attentifs et si vous connaissez un peu les légendes arthuriennes, vous constatez que le siècle que je viens d’évoquer précédemment (le XIII° pour rappel…) ne coïncide pas avec l’époque supposée d’Arthur. La légende est maintenant ce qui attire les visiteurs (moi la première, n’en doutez pas une seconde !), mais le château de Tintagel était en fait la possession de Richard, duc de Cornouailles.

Sur les photos précédentes, vous apercevez bien l’emplacement, à flanc de colline, des petites chaumières, avec l’emplacement de la porte.

Au sommet, nous avons retrouvé les sensations découvertes à Lizard Point ou au Cape Cornwall… Du vent, du vent et du vent ! Comme vous l’aurez peut-être constaté, le ciel est assez changeant durant cette visite. Eh oui, en plus du vent, nous avons eu droit au défilé des saisons… Entre petites averses et belles éclaircies, nous avons atteint le point le plus haut du château, avant de faire un petit détour par la chapelle, que vous avez dû reconnaître au calice juste avant. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé ces symboles qui accompagnaient les panneaux d’explications. Un petit côté médiéval charmant !

Le clou de la visite ? Cette sculpture en bronze de Rubin Eynon, Gallos, très certainement inspirée du Roi Arthur tenant Excalibur. Et la vue sur l’Océan Atlantique, on en parle ? Jeux de nuages, couleurs proches de celles du Pacifique (qui, paraît-il, sont dues à la présence de cuivre dans les sols, dixit Wikipédia). Un superbe moment, un peu hors du temps, à tenter vaillamment de résister aux bourrasques et à profiter, tout simplement, de l’immensité qui s’offrait à nous !

Le Roi Arthur et sa cour ont grandement inspiré les auteurs du Moyen-Âge et les textes qui parlent d’Arthur sont nombreux. Mais en cherchant quelques informations sur Tintagel, j’ai découvert que le poète anglais Alfred Tennyson avait, lui aussi, évoqué le château dans son oeuvre Les Idylles du Roi. Je vous laisse avec ces quelques lignes, où, à nouveau, « tempête » et « Cornouailles » sont intimement liées :

Il chanta aussi le Roi comme un homme presque surhumain, et il raillait ceux qui l’appelaient le fils prétendu de Gorlois. Personne, en effet, ne savait d’où il venait ; mais après une tempête, lorsque la longue vague déferla avec le bruit du tonnerre sur les côtes de Bude et de Bos, il se leva un jour aussi calme que le ciel, et alors fut trouvé un enfant nu sur les sables du sombre Dundagil, à côté de la mer de Cornouailles. C’était Arthur. Il fut nourri jusqu’à ce que, par miracle, il fut proclamé Roi.

Il est l’heure de quitter Tintagel et la Cornouailles. J’espère que cet article et les deux autres vous ont plu. On se retrouve bientôt pour de nouvelles escapades.

À bientôt !